T H E . S T O R Y . O F . M Y . L I F E

Partie I:Adoration de l'icône en plastique moulant.

Il devait être environ 11 heures du matin lorsqu'on avait vu débarquer une drôle de paire. Le lieu était calme un peu reculé du reste du monde semblait-il. Une plage de sable un peu grossier parcemée de quelques cailloux dont le tableau était completé par une ribambelle d'arbres et buissons. Ils formaient un cocon chlorophilien, par moment aquatique lorsque des branches venaient chatouiller la surface du lac. Ce lac d'ailleurs à la teinte crystalline n'incitait qu'à prolonger dans ses eaux de diamants. Le frère et la soeur, duo de choc étrangement accordé. Le plus grand torse bombé un sourire éclatant aux lèvres tenait dans la main de la bout de chou elle aussi tout sourire. Ils portaient chacun un petit panier de provision en osier. Il me semble qu'il s'agit bien là du premier véritable souvenir de Lou-Clotaire. Son frère et elle retournèrent de nombreuses fois dans ce coin de paradis, mais cette sortie ci en particulier marqua la prise de conscience de sa vie pour la plus jeune des enfants Kirk. Cette prise de conscience garde encore un goût de sandwitch beurre de cacahouette/nutella et de fraîcheur lors de la bataille d'eau, perdue, contre son grand-frère.

Son frère, son idole. L'anecdote citée plus haut n'est qu'un exemple parmi tant d'autre. Il emmenait Lou partout avec lui. La gamine le suivait totalement euphorique de vivre ainsi collé-serrée contre son frère. Leur parents les trouvaient un peu trop proches mais laissaient faire sans trouver vraiment à redire. La mère surtout restait malgré tout un peu inquiète. Et pour cause, diverses mésaventures arrivèrent à ses enfants chéris. Par exemple il y eu Lou se retrouvant avec le bras cassé: merci la bonne idée de grimper en haut du chêne. Le père lui en rigola beaucoup. Tout comme des autres aventures des deux casse-cou.

Mais seulement voilà, plus les années passèrent plus le grand-frère s'éloigna de la petite. lls ont environ 9 et 7 ans lorsque cette distance très lentement s'installa. Les fêtes où l'idole disparait, la petite soeur triste se trainant dans la maison de pièce en pièce. Pendant que le père travaillait, la maman voyait sa cadette le nez à la fenêtre attendant le retour du messie. Elle décida d'aller la voir. Se disant qu'il s'agissait sûrement là d'une bonne occasion pour expliquer à Lou qu'elle et son frère étaient deux personnes bien distinctes.

- Qu'est-ce-que tu regardes comme ça ma chérie ? Viens avec moi on pourrait jouer au monopoly ensemble non ?

- Il revient quand grand-frère ?

- Tu ne veux pas jouer au monoply ?

- Il revient quand grand-frère ?

- Plus tard. Tu ne veux pas jouer au monopoly ?

- Non, plus tard quand ?

- Quand il aura fini de jouer avec ses copains ma chérie.

Le petite fille la regardait, les yeux qui s'emplissaient d'eau salée, amer sentiment d'être abandonné. La mère ne sachant quoi dire tenta de la prendre dans ses bras mais Lou la rejetta. Elle la vit alors courir dans sa chambre. Elle n'en ressortirait qu'au retour de son Dieu. Puis pendant que les deux enfants vont jouer aux jeux vidéos les parents discutaient de l'incident. Très peu alarmé le père rassurait la maman inquiète, et vexée dans son orgueil maternel. Finalement tout ça se termina avec un grand plat de spaghettis carbonara et quelques cookies.

La mère à la maison, Alyson était une jeune femme moldue ayant beaucoup souffert dans sa jeunesse. Le père sorcier lui, travaillait dans un journal comme reporter photo. Il était fou amoureux de sa femme. Ils aimaient leur enfants, ayant fondé une famille solide dont ils sont très fières. Malheureusement Thomas le père de famille vit cet équilibre s'effondrait un soir, en se relevant pour piquer une cuisse de poulet dans le frigo. Son fils était assis sur le canapé observant le vide, perdu dans ses pensées. Il vint le voir surpris mais surtout inquiet.

- Tu n'arrives pas à dormir mon fils ? [/color]

Le père s'assit à côté du petit garçon. Celui-ci vint se blottir contre son géniteur, cherchant clairement du réconfort. Le papa vint en retour lui caresser les cheveux, le couvant d'un regard protecteur.

- Papa...

- Parle mon coeur.

- Je sais pas vraiment si j'ai le droit de te le dire...

- Tu as le droit de tout me dire, je suis là pour t'aider. Aller, raconte moi ce qui te tracasse autant.

Une hésitation est clairement lisible dans le regard le garçon se mord les lèvres avec nervosité. Il respire un grand coup puis se lance, la voix pourtant fluette.

- Je veux pas aller à Poudlard en septembre.

- Et pourquoi cette soudaine idée ?

Lui démanda le père avec un grand étonnement.

- Je ne veux pas aller dans la même école que...

- Que ?

- ... Lou...

Ca y était, les dés étaient jetés. Le père et le fils se regardaient, se comprenant instinctivement. Ils se resserrèrent l'un contre l'autre dans une intimité unique à la famille.

- Explique moi tout ça un peu mieux.

- Je... J'en ai marre papa. Elle est tout le temps en train de me coller, de me suivre partout. J'ai mes copains à moi papa. Lou elle en a pas et ça m'énerve parce qu'elle nous suit partout. On peux pas jouer tranquille ensemble. Je ne peux pas inviter des amis à la maison Lou nous laisse pas seul. Si je sors, que je vais à une fête elle fait la gueule ou se traîne toute triste parce que j'refuse de l'emmener et là c'est maman qui me dispute... Et même qu'ensuite j'suis obligé de jouer avec elle pour qu'elle arrête de bouder ! Je veux pas qu'en allant à l'école ensemble ça continue comme ça. Tu m'as raconté qu'à Poudlard tu avais trouvé tes meilleurs amis papa. Moi je veux pareil !

- Chuut. D'accord d'accord calme toi tu vas réveiller ta soeur et ta mère. Bon... Bon je comprend ce que tu veux me dire, laisse moi le temps d'y réfléchir et surtout d'en parler avec ta mère.

- D'acc papa ! Merci !


Partie II: Désillusion latente, excès et médicament

Durmstrang. Le père annonça un soir à table qu'il aller être muté quelques temps en Europe centrale près de la fameuse école de sorcellerie. Lou tombait des nues. Jeta un regard à sa mère, mais voyant la jeune femme crispée le regard fermement planté dans son assiette elle reporta son angoisse visuel sur son frère. Seulement son frère, lui, avait un sourire difficilement retenu qui lui montait aux lèvres. Lou vit là une joie intolérable sur le visage de son idole. Un doute étrange monta alors en elle. Elle demanda pourquoi son père acceptait ce travail et les laissait tous les trois seuls. Mais sa question resta sur le moment sans réponse. Le visage de sa mère s'était un peu plus fermé sur lui-même, son grand-frère adoré lui jeta un drôle de regard et son père, son père n'osa même pas la regarder dans les yeux. La table fut débarassée dans un silence total, le père et le fils sortirent les poubelles. Esquive lâche ou protection réaliste, la distance en un tel cas est bien mince. De son côté, Lou vit sa mère refermer avec une lenteur calculée le lave-vaisselle puis se retourner vers elle, un sourire de façade horriblement faux sur le visage.

- Louloute, viens t'asseoir sur la terrasse. Maman va t'expliquer pourquoi papa doit partir.

- Vous allez vous séparer ?

Ah l'innocence de l'enfant ! Sa mère se le répèta les cinq longues secondes où elle fixa sa fille, une envie qu'elle chassa loin d'elle effleurant à la surface avant de s'évanouir. Envie qui d'ailleurs ressortirait des années plus tard. Mais ce n'est pas le moment de vous en parler, nous y viendrons. Lou ne perçut pas, trop jeune de toute évidence, sur quoi sa mère jeta un furtif mais envieux regard. Elle l'entraina finalement dehors en soupirant de lassitude.

- Non, on ne va pas se séparer avec papa. On s'aime encore très fort. C'est ton grand-frère mon ange, il n'ira pas à Poudlard mais à Durmstrang.

- Alors moi aussi j'irai.

Elle avait parlée avec une évidence naive, ne comprennant pas pourquoi son frère et elle devraient être séparer. C'était pour elle simplement inconcevable.

- Non Lou, toi tu iras à Poudlard. Et ne commence pas à protester, nous n'avons pas choisi. C'est la loi chez les sorciers, c'est ton père qui avait oublié de nous en parler.

- Mais maman ils peuvent pas nous séparer...

Incapable de crier. La petite fille n'était même pas à même de pleurer ou de protester de façon plus crédible. Une seule réalité, horrible, écrasante s'imposait à elle. Elle ne vivrait plus avec son frère.

Les mois qui suivirent cet épisode furent durs pour toute la famille, éprouvant aussi. L'aîné et le père partirent un mois avant la rentrée des classes, pour bien s'installer. Lou avait vu sa vie drôlement changée à partir de là. Pour s'occuper elle s'était mise à beaucoup jouer aux jeux vidéos. Travailler la magie ça ne lui disait pas grand chose, à cause de cette stupide règle magique qui les avaient séparé. Pourquoi s'entraîner à vivre dans un monde qui lui avait enlevé son adoré. La première année de séparation se passa dans un brouillard apathique donc. Lou enfant joyeuse et abandonnée aux bêtises, devint taciturne et silencieuse. Elle traînait sa mélancolie à la maison, aux courses ou au parc. Sa mère de plus en plus à bout de nerfs, elle l'a vit devenir colérique, perdre toute sa douceur.

Finalement la bombe au rétardateur démarrée trois plus tôt explosa aux 10 ans de Lou. Son père et son grand-frère étaient revenus exprès pour la petite fête. Ils allèrent tous les quatres dans un restaurant très chic de Londres. La petite famille venait de se régaler de plaisants plats, attendant maintenant leurs desserts. Jusque là tout c'était à peu près bien passé, l'ambiance était un petit peu plus tendue qu'avant mais aucune catastrophe notable ne s'était passée. Le frère et la soeur discutaient. Enfin, la plus petite parlait sans arrêt depuis bientôt deux heures. Tout à coup l'idole en eu franchement marre de ce flot de parole ininterrompu. Et à son tour des paroles s'échappèrent d'entre ses lèvres, irréfléchies.

- T'es gonflante Loute arrête de parler sans arrêt !

- Mais, mais j'suis contente de te voir... On a été obligés de pas se voir à cause de cette stupide règle magique et...

- Quelle stupide règle ?

- Bah la règle qui dit les deux enfants d'une même pas famille peuvent pas aller à Poudlard ensemble !

- Mais t'es complètement stupide Lou ! On pouvait tout à fait aller tout les deux à Poudlard.

Le rythme cardiaque des parents s'accéléra alors que soudain ils prêtèrent attention à la conversation de leur progéniture. Lou elle venait de perdre quelques couleurs, comprennant que sa mère de toute évidence lui avait menti. Honteusement menti même.

- Pou-pourquoi t'es allé à Durmstrang alors ?

- Marre qu'on soit tout le temps tout les deux, je voulais prendre mes distances et voler de mes propres ailes tu vois. T'était trop chiante Loute, mais t'inquiète tu restes ma soeur hein.

Tout s'écroula à partir de là. Les gens présent dans le restaurant virent en direct la chute libre d'une famille à son point critique. Le père jeta un regard horrifié à la mère qui avala cul sec son verre de vin, attendant anxieusement la réaction de sa cadette. Celle-ci était blanche comme une aspirine, observant son frère avec de grands yeux. On y lisait la terreur et la colère. Une colère se muant soudain en une haine farouche mêlée à tous les ressentiments accumulés durant l'année passée. Alors l'orage éclata. Lou se leva d'un bon, hurlant toute son incompréhension et sa peine à la tête de son icone. Elle lui crachait les mots au visage, sans queue ni tête, les larmes roulant sous ses joues en feu. Sa voix était de tonnerre brisé. Elle se mit dans un état d'hystérie tel que les gens autour reculèrent, effrayés.

L'anniversaire se finit dans un hopital. Le medecin qui s'occupa de Lou lui administra d'abord un sédatif pour la calmer. Lui parla ensuite longuement, seul à seul. En ressortant il discuta ensuite avec les parents de la jeune fillette. L'homme en blouse blanche avait diagnostiqué une forte fatigue émotionnelle ainsi que semblait-il une obsession vis à vis de son grand-frère. Il conseilla vivement d'accentuer l'éloignement, pour leur bien à tous les deux ainsi qu'un bilan spychiatrique. Ceci se solda par une prise de médicament à vie : tendance obsesionelle violentes voir suicidaires.

Ce fut à partir de ce moment là que la descente au enfer termina. Pour finir par entraîner leur joyeuse famille encore plus bas. Thomas, le père décida de déménager totalement près de l'école du plus grand, suite à une violente dispute avec sa femme. Lui laissant la petite dernière à charge. Il ne se sentait pas le courage de suporter ni les aller-retour, ni une cadette droguée au calmant ou une femme devenant... Mais nous parlerons de cela un peu plus tard.

Une nouvelle année se déroula dans un calme olympien, remportant toutes les médailles : celle de l'ordonnance la plus longue, de l'enfant la plus sédaté, et des crises de violence. Parlons en de ces accès de fureur. Oh juste un peu ne vous en faites pas, vous allez très vite comprendre. On essaya parfois de stopper les médicaments que Lou prennait quotidiennement, dans l'espoir que la tristesse et la rage de la fille s'étaient estompées. C'était malheureusement à chaque fois un échec cuisant. Finalement ce qui régula un peu les sautes d'humeur de la rousse furent son entrée dans la prestigieuse école de magie. Là-bas après quelques mois d'adaptation difficile, elle décida au grand étonnement de tous de positiver. Comme l'aurait fait son frère...

Terminons vite cette histoire. Pour se faire, sautons quelques années poudlardiennes bien classiques, et intéressons nous de plus près à Lou. Du haut de ses seize ans elle était affalée avec une nonchalance bordélique dans un wagon du Poudlard express. Elle pensait à l'année à venir et à l'été qui venait de se terminer. Un été composé de soirées entre amis, parfois. Et de matin à ramasser les cadavres de bouteille de whisky que sa mère laissait traîner partout dans la maison, souvent. Souvenez-vous de ce verre de vin avalé cul sec dans un restaurant le soir des 10 ans de Lou-Clotaire...

Elle soupira discretèment, d'autres élèves de sa maison dormaient, épuisés par la fête de fin de vacances qui s'était déroulée la veille au soir. Tournant son regard vers l'horizon, elle se mit à imaginer un paysage tout autre que celui qui défilait devant ses yeux. Au dehors il faisait froid, très froid. La neige tombait comme du sucre glace sur un gâteau de terre gelée. Au loin imposant, se dressait un château sombre et menaçant. Dumstrang. Et c'était son frère qui était à côté d'elle. Il dormait sur son épaule mort de fatigue après le nuit de rigolade qu'ils avaient passée ensemble. Ayant bu bien plus que de raison, dragués tout un tas de jolies nanas et mecs. Mais devant son regard pâle d'azur, le paysage ne dévoilait qu'un vert pluvieux recouvrant des collines à perte de vue. Et le château qu'elle verrait bientôt au loin ne serait pas entouré de neige duveteuse. Son frère ne pouvait pas dormir sur son épaule non plus. Il était déjà parti, ayant fini brillament ses études au mois de juin, pour faire une formation d'archéologue en Australie. De l'Angleterre à l'Australie il y a une grosse paire de kilomètres ça c'est sûr.

- Positive Lounette, au moins cette année tu n'as pas d'examen...

Elle évitait de monter sa voix trop forte, se contentant de marmonner en détournant le regard de ce spetacle décidement trop vert à son goût. Un de ses camarades remua un peu dans son sommeil. Lou eut le reflèxe de regarder ses manches. Elle tira un peu sur l'une d'elle pour consciencieusement dissimuler une des marque de la dernière crise de colère de sa mère. Chacunes les siennes pensa-t-elle avec un sourire amer. Puis entendant son meilleur ami qui ronflait précédent comme un sonneur. Ne faire plus aucun bruit, signe imminent de réveil. Elle transforma l'amertume en bonne humeur venant se jeter malicieusement sur le pauvre jeune homme qui emergeait à peine.

- Allez debout ! On va bientôt arriver à Poudlard, c'est une nouvelle année de conneries qui démarre !