S’il y avait bien une chose plus difficile à accomplir que d’assister aux cours, c’était bien de devoir se lever le matin. Qu’on se le dise : Lexie n’était pas le genre de fille à être matinale. Elle prenait toujours son temps, le matin, et loupait la plupart du temps l’heure du début des cours. Elle passait son temps à sécher ses premières heures, ou à arriver en retard. La cause qu’elle donnait à chaque fois ? : Problèmes de sommeil, ce qui n’était pas un mensonge en soit. Ce matin là, encore, Lexie était encore en retard. Elle dormait à poings fermés, et n’avait entendu ni son réveil (qui avait dit qu’elle en avait un ? (a) ) ni même ses camarades de dortoir se lever. En effet, la jeune fille avait toujours eu un sommeil de plomb, et ce jour là n’échapperait pas à la règle. Le seul problème, dans ce sommeil prolongé, fut justement le moment du réveil. Ce fut effectivement quelques minutes plus tard… Près de 50, en réalité, que Miss White se réveilla. Et voilà. Elle commençait bien sa journée, très bien, même, avec près d’une heure de retard, dès le matin… qu’en serait-il du soir ? Poussant un grognement, Lexie se retourna dans son lit, jusqu’à être un peu plus réveillée, là, elle se redressa, s’installa dans son lit. Elle retira les rideaux qui la protégeaient habituellement du regard de ses camarades, et regarda aux alentours. Son dortoir était désert, et elle était ; encore une fois, la dernière. Lexie poussa un nouveau soupir. Lentement, mais sûrement, elle se leva, et se changea. Elle se recoiffa en vitesse, prit son sac de cours, sa baguette, et quitta la pièce en vitesse. Elle était déjà en retard, il ne fallait pas qu’elle le soit plus que de raison. Malgré son retard, cependant, il y avait une chose sur laquelle Lexie ne ferait pas l’impasse : le petit déjeuner. Comme le disaient tous les spécialistes en diététique, le petit déjeuner était en effet le repas le plus important de la journée, pour Lexie du moins. Ce fut ainsi qu’au lieu d’aller à quelques mètres de sa salle commune, dans les cachots, histoire d’aller en Potions, la jeune fille remonta jusqu’au rez-de-chaussée, afin d’aller dans la Grande Salle prendre un petit déjeuner digne de ce nom. Celle-ci était presque déserte. C’était si peu commun, pour Lexie, de ne voir personne ici que c’en fut presque choquant. Mais cela, non plus, ne l’empêcherait pas de manger. Elle s’installa à sa table, et commença à manger, tout en prenant son temps, cependant. Lorsqu’elle eu fini, Lexie se rendit bien vite à l’évidence : Il était trop tard pour aller en cours, ou du moins, aller à ce cours qu’elle avait déjà pas mal loupé. Autant le dire, elle ferait mieux d’aller se trouver d’autres occupations. Pourquoi pas se balader, plutôt que d’entrer dans la salle plus d’une demie heure après que le cours ait commencé ? Elle ferait perdre des points à sa maison en arrivant à cette heure, et se ferait remarquer par toute sa classe. Aujourd’hui, en plus, le cours de potions était commun avec les Gryffondor. Non, définitivement, elle décida qu’elle n’irait pas en cours, plutôt qu’arriver en retard ! C’est ainsi que Miss White s’était retrouvée à errer sans but dans les corridors… Quoi que, un but, elle en avait peut-être un : sa prochaine salle de classe. Ainsi, elle arriverait en avance, et serait certaine de ne pas être réprimandée, pour cette fois. Autant le dire, Lexie n’était du coup, pas très motivée à aller au troisième étage. Elle marchait doucement, elle prenait son temps, et n’espérait déjà plus rien de sa journée. Dès que ce nouveau cours aurait commencé, elle le savait, cette journée se terminerait pour elle, car elle n’aurait plus aucun moment de liberté. En chemin, Lexie croisa quand même quelques élèves, tous ou presque étant plus jeunes qu’elle. Elle ne croisa aucun élève de sa promotion, à vrai dire, et peut-être était-ce logique, sachant que tous étaient censés se trouver en cours, non ? Sortant de sa rêvasserie, la jeune fille changea de direction, afin de passer par un corridor un peu moins fréquenté. Là, au moins, elle était certaine de n’être repérée par personne, pas même un professeur ; elle était certaine, ainsi, qu’on ne lui ferait aucun reproche, et ça n’était pas plus mal que ça. A vouloir se faire remarquer par sa mauvaise attitude, des remarques, Lexie en avait entendu dans sa scolarité. Trop à son goût. C’était peut-être pour ça qu’elle les évitait, maintenant, trop tôt le matin. Mieux valait lui laisser le temps de se réveiller avant de l’agresser. M’enfin. En parlant d’agression justement… Alors que Lexie marchait d’un pas distrait, elle ne vit pas, ou du moins, pas tout de suite, le jeune homme blond s’approcher d’elle avec devant lui un sac lévitant. Que contenait ce sac ? Ca, Lexie n’allait pas tarder à le savoir, car lorsque le jeune homme la vit, il brisa le sortilège sous l’effet de la surprise. Ce dernier tomba, son contenu se répandant partout aux alentours. Des plumes et fientes d’oiseaux se mirent à voler partout autour de Lexie. Lorsque tout retomba au sol, cependant, elle pu reconnaître le jeune homme qu’elle avait vu plus tôt : Hugo Weasley. Allez savoir pourquoi, ça ne l’étonnait pas de lui ! Elle leva les yeux au ciel, avant de pousser un soupir d’exaspération. Heureusement, pour elle, comme pour lui, Lexie n’avait rien. Ca n’était pas plus mal, car sans ça, le jeune homme aurait certainement été réduit en miettes par la jeune fille. Bref. Le regard de Lexie se posa sur le désordre qui l’entourait. Habituellement, elle aurait rit, en voyant tout cela. Mais voilà, cette blague, elle ne l’aimait pas. Pas du tout. Voilà une des nombreuses raisons pour lesquelles elle n’appréciait pas vraiment le jeune Weasley : Il ne s’arrêtait jamais, et ses blagues étaient toutes plus lourdes les unes que les autres. Et puis, il fallait l’avouer aussi, Lexie n’aimait les âneries que lorsque c’était elle qui les faisait, et non pas quand elle en était le témoin ou la victime. Le regard de Miss White cessa de rester fixé sur le sol et toutes les déjections de hibou pour se poser sur le jeune homme responsable de tout cela. Celui-ci ne sembla pas apprécier le regard que Lexie lui lança, puisqu’il prit immédiatement la parole :

« Oh je t’en prie, me regarde pas comme ça ! Tu n’étais pas visée, au départ, je t’assure. »

Lexie haussa un sourcil, perplexe. Ce gamin se foutait d’elle, non ? Bon, en fait, elle le croyait. Un peu. Il était clair que s’il avait voulu la viser, il n’aurait pas pu rater sa cible. Elle soupira.

« Et même si je n'étais effectivement pas visée, tu ne peux pas regarder où tu marches, hein ? Ca ne t’est pas venu à l’esprit que certains ne souhaitaient pas être recouverts de tes conneries ?! »

Sa voix s’était faite plus dure, cette fois, bien que Lexie se soit surprise à être plutôt diplomate. Elle était plus diplomate que d’habitude, en tous cas. Sans doute était-ce dû au fait qu’elle venait tout juste de se lever, et qu’elle n’était, de ce fait, pas encore au meilleur de sa forme ? – Heureusement pour Mister Weasley, d’ailleurs !

Quel crétin ce Weasley. Il avait un don pour mettre Miss White à bout, décidément. Il l’agaçait, il l’énervait plus que tout. Et ce qu’il venait de faire ce matin n’allait pas arranger les choses. Jamais, Lexie et Hugo ne s’étaient réellement entendus. Certainement parce qu’ils ne se supportaient pas mutuellement. Pourtant, ils avaient bien des choses en commun, notamment leur goût pour les farces diverses. Malgré tout, ils ne s’entendaient pas, et rien ne pourrait les faire s’entendre, à priori. Lexie commençait à perdre patience, et ça n’était peut-être pas bon signe pour le Gryffondor. Elle lui lançait des regards tous aussi massacrants les uns que les autres, n’hésitant pas à le remettre à sa place quand il le fallait. Lexie avait une autre « arme » de son côté : Elle avait raison. Elle était plus vieille qu’Hugo, et ne lui faisait que des remarques vraies, remarques que le jeune homme ne pouvait pas réellement nier. Il aurait été, à vrai dire, stupide, pour lui, de le faire. Mais bon, certains Weasley semblaient avoir une prédisposition à la stupidité, e t Hugo faisait partie de ceux là. Sachant qu’il ne pouvait pas réellement lui opposer quoi que ce soit, Hugo commença à lancer un regard plein de dédain à Lexie, un regard qu’elle lui aurait volontiers fait regretter, si seulement elle avait été assez réveillée pour ça. Serrant les dents, elle écouta ce que le jeune homme avait à dire – ça serait, avec un peu de chances, assez passionnant et divertissant – ou pas.

« Ouais… mais non. Tu vois, le fait de t’avoir vue, ça m’a coupé toute envie de m’amuser. Comme quand on est à table, qu’on crève la dalle, mais qu’on entend ou voit quelque chose de désagréable, et d’un coup, on repousse son assiette – alors qu’on a toujours faim et que rien ne nous empêche de manger encore. »

Lexie leva un sourcil, perplexe. Il n’avait pas mieux, comme comparaison, que celle de la bouffe ? Lexie poussa un soupir d’exaspération. Alors c’était tout, elle lui avait « coupé l’appétit » ? Elle avait envie de rire au nez du jeune homme face à elle, chose qu’elle fit, d’ailleurs. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette allusion à la nourriture réveilla en Lexie des pensées moins… Catholiques. Des répliques lui virent en tête, toutes les plus salaces les unes que les autres. Non, décidément, Weasley junior était trop petit pour entendre des mots pareils. Il aurait pu être choqué à vie, aussi Lexie s’abstint elle ainsi de lui faire remarquer que si lui, avait « l’appétit » coupé par sa présence, d’autres jeunes hommes, eux, en revanche, avaient bien du mal à lui résister

« Tu es pathétique, Hugo, vraiment. Je ne te dirai pas que je suis désolée que ma vue te soit désagréable, car je ne le suis pas ; et à vrai dire, te voir abdiquer si facilement me fait jubiler…»

La jeune fille adressa un sourire entendu au jeune homme. Lorsque celui-ci lui posa par la suite sa question stupide, Lexie n’hésita alors pas à le rembarrer comme il se devait, faisant allusion à l’intelligence de la mère du jeune homme, intelligence dont il n’avait visiblement pas hérité, chose que Lexie n’avait pas hésité à balancer au Gryffondor.

« C’est ça, pense ce que tu veux si ça te fait plaisir. »

Encore une fois, un sourire se dessina sur les lèvres de la Serpentard. Décidément, il était trop facile pour elle de faire taire le jeune homme, et de le remettre à sa place. Quoi quelle dise, il ne semblait pas capable de répliquer quoi que ce soit.

« Oh, mais je ne pense rien, je ne fais que constater... », avait-elle répondu, avec un ton des plus sarcastiques.

Malgré tout, elle avait fini par répondre à la question d’Hugo, lui expliquant – sincèrement ? – qu’elle était en retard. Comme elle aurait du s’en douter, la relation du petit Weasley ne se fit pas attendre…

« En retard, hein ? Prends-moi pour un Scroutt à pétard, tant que tu y es ! »

Lexie adressa un large sourire à Hugo. S’il savait combien elle le prenait déjà pour un Scroutt à pétard…

« Dans ce cas, moi aussi, je suis en retard. J’ai certainement mieux à faire en effet, mais la volière s’est plantée devant moi, et je n’ai pas pu résister… On pourrait chercher un mauvais coup à faire ensemble, pour faire passer le temps, d’ailleurs. »

Ahahah. Quelle bonne blague. Finalement, Weasley savait être drôle, quand il le voulait, la preuve. Un mauvais tour ensemble, hein ? Son humour n’était peut-être pas aussi bidon qu’elle l’avait cru, finalement ?

« Tiens, qui aurait cru que tu étais capable de faire preuve de tant d’humour, Weasley ? Tu sais être drôle, quand tu veux… Qui sait, tu pourrais peut-être me faire passer le temps, en attendant mon prochain cours… »

Il ne fallait pas dire que cette idée n’était pas passée par l’esprit de Weasley non plus, au contraire, Lexie en était certaine : Lui aussi cherchait à passer le temps, en restant avec la jeune fille, sans quoi il serait déjà parti depuis bien longtemps… Ou alors… Peut-être était-il en train de préparer un autre mauvais coup, ce qui n’était pas impossible…

C’était en des jours comme celui là, ou Lexie ne se levait pas à l’heure, où elle passait à deux doigts du drame avec Hugo Weasley et où elle se retrouvait – presque – obligée de rester avec lui, que Miss White se disait qu’elle était maudite. Le pire, en Hugo, ça n’était pas son envie de faire des bêtises, bien au contraire. Lexie, elle aussi, était de ce genre. Ce qu’elle n’aimait pas, en revanche, c’était ne pas être à l’origine d’une bêtise, ou en être la victime. Et ce qu’elle n’aimait pas non plus, c’était que le jeune homme la regarde ainsi, et lui réponde avec tant d’insolence. Il fallait le remettre à sa place, ce petit, et Lexie s’en chargerait volontiers. Elle ne se laissait pas faire par le jeune homme, et le traitait avec arrogance, car il ne méritait de toute façon rien de plus de la part de la jeune fille. Ces deux là s’énervaient mutuellement, c’était certain. Malgré tout, ils restaient là, l’un face à l’autre, simplement parce qu’ils n’avaient pas le courage ni l’envie de rester seuls à s’ennuyer. Lexie faisait tout pour mettre le jeune homme à bout. Elle aimait embêter le Gryffondor,e t ne s’en gênait pas. Hugo lui adressa d’ailleurs un sourire ironique, avait de s’adosser contre le mur et de croiser les bras, d’un air faussement détendu.

« Moi, adbiquer ? Je n’ai juste pas envie de dépenser toute mon énergie à débattre avec toi. Tu te crois sans doute plus intelligente parce que t’as une belle gueule et un beau cul, et t’es contente parce que tu fais frémir les autres mecs, mais si – comme tu le dis si bien – je suis un crétin, alors tu ne vaux certainement pas mieux que moi. »

Lexie haussa un sourcil, surtout à la partie de la réplique du jeune homme concernant sa « belle gueule » et son « beau cul ». Quel crétin. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait d’elle, Lexie ne se croyait pas intelligente parce qu’elle faisait frémir les mecs, mais une réflexion plus profonde ne viendrait certainement pas à l’esprit d’Hugo, qui pensait qu’une fille n’ayant aucune réelle attache, comme Lexie, et le revendiquant, était forcément une trainée. La différence, entre elle et une trainée, cependant, c’était que Lexie ne s’attachait pas pour de bonnes raisons. Elle savait qu’il n’y avait rien de bon en elle, rien d’assez bon pour intéresser un jeune homme, en tous cas. Alors, elle cachait ça à sa manière, en se servant des jeunes hommes pour obtenir ce qu’elle voulait, la plupart du temps pour pourrir la vie de sa sœur.

« Penses ce que tu veux de moi, Weasley. Mais contrairement à ce que tu penses, je sais exactement ce que je vaux. »

Oui, elle savait qu’elle ne valait pas grand-chose, et c’était justement pour cette raison qu’elle tentait, par divers moyens, d’exister, de donner un sens à sa vie. Aurait-ce été trop demandé qu’un crétin dans son genre s’en rende compte ? Lexie poussa un léger soupir, détournant le regard du jeune homme, l’air visiblement agacé par sa présence, et par ses mots. Cependant, elle avait vite su se défendre, et trouver un moyen d’agacer le jeune homme – en souriant, par exemple.

« Oh, et arrête de sourire, ça m’écœure. »

Elle haussa un sourcil, avant de lui répondre, avec un nouveau sourire :

« J’arrêterai de sourire quand tu cesseras d’exister, autant te dire que ça n’est pas pour aujourd’hui. »

Il l’agaçait, et elle commençait à se faire plus « méchante », dans ses remarques, mais également plus honnête.

Lexie ne s’était pas arrêtée là. Elle avait décidé de se moquer de la vaine tentative d’humour du jeune homme, celle qu’il avait faite, en suggérant qu’ils pourraient faire un mauvais coup ensemble. Lexie n’avait pas perdu de temps avant de lui répondre qu’il savait être drôle, quand il le voulait, et qu’il pourrait peut-être lui faire passer le temps avant son prochain cours. La réponse du jeune homme ne se fit pas attendre – pour le plus grand plaisir de la jeune fille.

« Et tu n’as encore rien vu… Je sais être très drôle, mais j’en fais en général profiter les personnes que j’apprécie. Alors tu repasseras ! »

Oh, mais quelle méchanceté ! Lexie en était presque choquée… Ou pas !

« Oh, mais c’est que tu sais aussi te montrer désagréable, quand tu veux ? Qui aurait cru que tu avais une telle répartie ? »

Elle adressa un sourire entendu au jeune homme. Celui-ci regarda aux alentours quelques secondes, avant de pousser un soupir que Lexie ne comprenait pas réellement… Il passa une main dans ses cheveux, regarda à nouveau la Serpentard avec un regard blasé, avant de répondre :

« Non sérieusement, on se fait tellement chier qu’on s’inflige la présence de l’autre. On n’aurait pas un côté maso ? »

Il avait un sourire au coin des lèvres… Un sourire qui apparu bien rapidement sur les lèvres de Lexie, qui lui répondit alors :

« Je ne sais pas pour toi, mais mon côté maso a été dévoilé depuis bien longtemps. »

Oui, c’était une allusion sexuelle qu’elle venait de faire – et fausse, qui plus est, mais ça, Hugo n’était pas censé le savoir. Pourquoi l’avait-elle faite ? Pour enrager le jeune homme, le dégouter, l’agacer, mais également… lui faire passer le temps !

« Sérieusement, tu n’as aucun ami avec qui passer ton temps, au lieu de rester avec une vilaine Serpentard qui sait réveiller en toi les pires choses que tu possèdes, comme un humour qui laisse à désirer ? »

Elle lança un regard mi-interrogateur, mi provocateur à l’égard d’Hugo, attendant sa réponse…