T H E . S T O R Y . O F . M Y . L I F E

La famille Zabini vous dit très certainement quelque chose. On parle bien là d'une des familles de mangemorts les plus réputées. Mais moi, je ne suis pas un Zabini. Enfin pas vraiment. En réalité moi je suis né à Elk, une petite bourgade polonaise sans aucune prétention. Mon nom d'origine vous sera dissimulé pour votre bien, et surtout le mien. Nous étions une famille de sang pur de la région. Famille aristocrate, vous pensez bien mal. Nous étions ruinés, anciens supportaires de Vous-Savez-Qui. Ma mère dès tout petit m'avait expliqué qu'on nous avait expulsé hors de Varsovie pour dissimuler la honte d'une famille partisante. Exilés.

Dans le petit manoir qui était le notre, j'ai mené une vie simple durant mon enfance. La plupart de mon temps je le passais à jouer dans la forêt, m'inventant milles histoires dans ces bois mystérieux qui entouraient notre maison. Ma mère et mon père voulurent m'envoyer dans une école de magie primaire à Varsovie. Seulement dès que l'on sut mon nom on m'y refusa l'accès. Mes parents furent donc contraints de faire mon apprentissage premier de la magie eux-même. Ceci se fit de manière assez tardive, se décidant lorsque j'avais huit ans. Ma mère et moi purent nous rendre à Varsovie pour me trouver une baguette. Notre excursion prit deux jours. Effectivement nous avions été obligés de nous déplacer par transport moldu, ne pouvant nous rendre à la capital par transplanage.

Ma mère est un peu folle vous savez, cette perte de raison est dûe à une trop grande tristesse. Et celle-ci vient de l'évènement survenu à notre retour de Varsovie. J'était un gamin comblé, une superbe baguette magique soigneusement rangée dans ma valise avec deux nouveaux livre de sortilèges "pour petits apprentis sorciers". Nous avions rejoint la maison par voiture, et alors que nous approchions du manoir un spectacle que jamais je n'oublirai se présenta devant nos yeux. Dans le jardin du manoir se tenait une assemblée de sorciers, formant un grand cercle au milieu d'un bûcher. C'est ma mère la première qui y reconnut mon père. Elle poussa un hurlement de douleur impensable, manquant de perdre le contrôle du véhicule elle se gara en catastrophe sur le bas côté. Elle sortit ensuite de la voiture mais s'écroula juste à côté, incapable de tenir debout face au choc. Moi j'étais tétanisé face à cet horrible spectacle, mon père brûlé vif comme dans un retour au temps de l'Inquisition. Dans un cauchemar éveillé nous vîmes l'assemblée disparaître, laissant derrière elle les cendres de nos vie à tous les trois.

Aucun recours ne nous était bien sûr possible, nous devions quitter le pays au plus vite. Cette assemblée de la mort devait très certaine bientôt revenir pour finir le travail. Ma mère prépara donc nos affaires en quatrième vitesse, poussée par l'angoisse et l'adrénaline. Nous reprîmes alors la voiture, choisissant de ne pas nous servir de la magie pour l'instant, diminuant ainsi les chances d'être repérés. Arrivé à la première gare du pays nous prîmes un train pour l'Allemagne. C'est là-bas que ma mère fit la connaissance de Blaise, mon actuel beau-père. Cet homme fut notre soutien absolu. Je ne pouvais pas vraiment tout comprendre à ce moment-là. Aujourd'hui seulement je sais que la famille de Blaise était aussi une famille d'ex-partisants.
C'est sûrement grâce à cela qu'il fut si compréhensif, la détresse de ma mère aida très certainement aussi. Je me souviens avoir entendu mon beau-père lui dire : "je veux soigner cette blessure dans tes yeux Stacha".

Stacha, le prénom de ma si jolie maman. De doute évidence elle fascina immédiatement ce nouveau prétendant. Blaise était d'ailleurs un jeune homme très beau, souriant et plein d'humour. Ma mère se laissa approcher puis séduire, je pense qu'il lui permettait de faire le vide. Il nous ramena en Angleterre, m'adoptant très vite après un mariage avec ma mère tout aussi rapide. Je devins alors l'héritier unique Zabini. Blaise étant le dernier vivant de sa famille il n'y eut aucun problème pour se faire accepter dans la famille.

Dès lors je nageai dans une insouciance joyeuse, mes angoisses et cauchemars noyés dans la découverte de cette nouvelle vie. Dans ma nouvelle maison les sources de distractions étaient légions. Il y avait une immense bibliothèque ainsi qu'un nombre incaculable de pièces et d'hectares de jardin. Un véritable paradis pour un explorateur comme moi. J'ai passé de longues heures à l'aventure, construisant châteaux de livres poussièreux et cabanes de grimoires, dans lesquel je m'inventais milles nouvelles histoires.

Au fil du temps j'étais devenu proche de mon père adoptif, alors que lentement je m'étais éloigné de ma mère. Je pense que l'on rappelle à l'autre notre ancienne vie, et que ni l'un ni l'autre ne sommes vraiment prêt à affronter cette réalité. J'ai fini par comprendre que pour eux deux, leur mariage était en réalité une alliance de connivence, un arrangement de frère et soeur. Plus j'ai grandi, plus j'ai compris combien il était évident qu'ils ne s'aimait que par procuration, par besoin de tendresse et de complicité qui n'était en rien passionel. De toute évidence ils y trouvaient tout deux leurs comptes. C'était une forme à la fois rassurante et étrange de l'amour que j'assimilai par cet exemple.

Aucun besoin de vous parler en détail de la suite. Je continuai une vie tranquille jusqu'à mon entrée à Poudlard et pendant les années que j'y passai. J'étais devenu un gosse plus social une fois dans la célèbre école de magie, me familiarisant avec l'extérieur qu'au final j'avais bien peu côtoyé avant mes onze ans. J'eus un peu de mal à me faire des amis au départ, mais les choses s'arrangèrent heureusement vite. Ma scolarité jusqu'ici est faite de nuits de révison, de franches parties de rigolade ainsi que de divers prises de bec. Une vie d'étudiant poudlardien en somme. Ma septième année s'annonçait à la fois pleine de stress pour les examens de fin d'année... et peut-être de surprises ?