Cela avait commencé par quelques regards furtifs, pour donner ensuite naissance à une étrange amitié. Deux filles aussi marginales et complexes étaient sans doute destinées à se trouver… Il fallu néanmoins plusieurs mois et des vacances scolaires pour que la relation timide entre les deux Serdaigles, se transforment en une relation bien plus profonde. Et alors que la salle commune grouillait d’élèves, la jeune fille était assise dans un coin, un livre inutilement posé sur ses genoux, son esprit vagabondant de nouveau sur Elle. Jez-Ann Kezabel Aaron.

L’été avait été affreusement long et pénible pour notre anglaise, mais les échanges épistolaires avec Jez-Ann lui avaient permit de tenir le coup. Jamais Eszter n’avait été si impatiente de retourner à Poudlard, cependant son enthousiasme fut très vite douché par l’arrivée des lettres du collège contenant les résultats aux BUSES et ASPICS des deux Zenevieva encore scolarisé. Peu surprise par les notes qu’elle avait obtenues, Eszter était restée de marbre, peu disposée à exprimer la moindre émotion devant ce qui par définition, représentait les membres de sa famille. De plus, aux yeux de ces derniers, les notes d’Eszter n’étaient jamais suffisantes, même lorsqu’elle obtenait des résultats plus élevés que son cher cousin. Non, le fait qu’elle ne soit pas d’un sang immaculé la positionnait en bas de l’échelle si bien que maintenant, la jeune fille ne faisait absolument aucun effort pour se surpasser. Quoi qu’il en soit, c’était sans surprise qu’elle passait en sixième année.

Alors que toute l’attention se portait comme d’habitude sur le demeuré assis à l’autre bout de la table, Sepehr annonça pourtant une nouvelle qui eut l’effet d’une bombabouse. Il redoublait. Eszter, qui avalait à ce moment là un jus de citrouille, manqua de s’éttoufer en apprenant ce qui était pour elle, une véritable malchance. Personne ne vint à son secours, ni même ne remarqua la jeune fille à l’agonie. Tout le monde était trop abasourdi, les yeux rivés sur le sorcier qui allait entamer une seconde septième année. Étrangement calme, son cousin se retira dans ses appartements laissant Eszter mesurer ce qu’impliquait cette nouvelle. Conclusion ? Sa sixième année risquait d’être aussi désagréables que les précédentes.

Un hurlement de rire la tira de ses souvenirs, ce qui eut pour effet de la rendre particulièrement irritable. La sorcière se leva, après avoir fermé d’un coup sec son manuel de métamorphose, et jeta un regard si noir au petit groupe de deuxième année d’où provenaient les rires, que ces derniers s’enfermèrent dans un silence de plomb. Si la préfète était présente, elle n’aurait certainement pas à faire son travail à sa place ! D’ailleurs où était-elle ? Voilà plus d’une heure qu’Eszter patientait dans ce fauteuil dans l’espoir de la voir, mais madame avait toujours la fâcheuse tendance à se faire désirer, une fois de plus. Bien… Elle partirait donc à sa recherche. Insensible aux regards haineux ou apeurés de ses camarades, notre anglaise s’éclipsa de la salle commune, puis une fois à l’extérieur, s’informa à l’aide d’une formule magique, de la position de la jolie Serdaigle.

Ah ! Miss Aaron prenait un bain, et pas n’importe où. D’un pas autoritaire, Eszter descendit les escaliers jusqu’à arriver à l’étage de la salle de bain des préfets. Elle s’apprêtait à rentrer, sans savoir si c’était ouvert ou non, lorsqu’une soudaine hésitation l’assiégea. Qu’allait-elle trouver derrière cette porte ? Eszter savait que Jez-Ann était dans cette pièce, mais elle ignorait si elle était seule... À cette pensée, son cœur se serra douloureusement. Elle n’avait pas oublié hier, lorsqu’elle avait vu son amie dans les bras d’un Gryffondor, ni la sensation qu’elle avait éprouvé à cet instant. N’ayant jamais eu de très bons amis, Eszter mettait ça sur le compte de la possessivité, mais était-ce vraiment l’unique raison ? Prenant son courage à deux mains, la jeune femme se décida et ouvrit à l’aide du mot de passe le passage caché, que tout élève un minimum intelligent et curieux, se devait de connaître.

Plongée dans l’obscurité, la salle de bain devait sa faible luminosité qu’aux rayons de la lune, mais ses yeux avaient très vite trouvés ce qu’ils cherchaient.

« Jez-Ann… »

Son souffle se coupa à cette vision sublime. Enroulée dans une serviette, la préfète était à quelques mètres, baignant dans la lumière de la lune. Était-elle juste réelle ? Ou bien était-ce un spectre ? Le teint déjà pâle de la sorcière semblait avoir été tissé par des flocons de neige, et ses cheveux pas tout à fait secs tombaient en cascade sur ses fines épaules lui donnant un air sauvage qui ravissait les yeux et le cœur d’Eszter. Elle devinait aisément les jolies formes dissimulées sous cette serviette et c’est en réalisant ce qu’elle était en train de penser qu’Eszter s’empourpra. Heureusement, il faisait bien trop sombre pour que Jez-Ann ne s’aperçoit de quoi que ce soit. Reprenant possession de ses émotions, Eszter s’avança d’un pas.

« Toujours à batifoler dans des endroits sinistres à ce que je vois… Mais, seule ? Tu attendais ton Gryffondor j’imagine, sinon la porte ne serait pas restée ouverte? »

« Jez-Ann... » La voix, qui avait prononcé son prénom, était reconnaissable entre toutes. Arrêtant le mouvement qu'elle était sur le point de faire, l'interpeller, se retourna doucement, un sourire aux lèvres. Son regard trahissait son sentiment de plaisir, avant qu'il se pause sur sa Ravenclaw préférée. Le peu d'éclairage ne lui permettait pas de la détailler, mais l'important était là et Jez ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle pourrait lui sauter déçu sans ménagement... Mauvaise idée, à la réflexion... Dure de lui résister toutefois.. « Toujours à batifoler dans des endroits sinistres à ce que je vois... Mais, seule ? Tu attendais ton Gryffondor j'imagine, sinon la porte ne serait pas restée ouverte? »

Cette petite réplique, lui étira les lèvres à nouveau en un doux sourire lié à certains bons souvenirs de la soirée qui s’était déroulé hier. Se souvenant à son tour de la session de drague entre Eszter et un autre de leur maison, la jeune sorcière préféra effacer son sourire le plus rapidement possible. Elle n’était pas la seule à prendre du bon temps; détail qui l’énervait au plus haut point. Dire qu’elle aurait préféré que sa compagne soit une sainte ni touche, était faut; cependant, assumer le fait qu’elle ait pu aller voir ailleurs, ce n'était pas possible! Descendant tranquillement du rebord de bain, la petite Kezabel s’approcha prudemment de la nouvelle arrivée. Elle avait reprit son expression habituel, lorsqu’elle se trouvait prêt de sa bonne amie, soit, un mélange entre la gamine naïve et la provocatrice.

« Qui a dit que ce n'était pas toi que j'attendais? » Elle arrêta de s'avancer à un centimètre de l'autre, devant elle-même, faire preuve de retenue pour ne pas mater sans gêne le corps d'Eszter. Se rendant compte que, la dernière fois qu'elle L'avait vu se faire draguer, lui était resté à travers la gorge, Jez-Ann recula un peu, question de mettre une certaine distance de sécurité. Il est toujours mieux de ne pas céder à une pulsion, quand la personne devant soit est pratiquement votre seule véritable amie... Le désir est une chose qui parfois, peu vous pourrir l'existence.

Redevenant la jeune femme froide que tous semblait connaître, Jez lui tourna le dos pour mieux aller s'asseoir prêt du bain des préfets. Elle était ainsi, changeante et imprévisible. Tantôt froide, tant tôt chaude... Peut arrivait à endurer ses changements imprévus. C'était pourquoi, Jez appréciait sa compagne, elles étaient semblables sur bien des points. Son regard se riva de nouveau à celui de la nouvelle venue.

« Ferme donc, la porte que je ne sois pas obligé d'aller faire mon travail » Elle appuya cette demande d'un sourire sans expression, l'un de ceux, qui faisait fuir la majorité des gens, mais qui lorsqu'on la connaissait pouvait devenir charmant à souhait.



hJ: désoler, il est tout petit, mais je suis surchager en ce moment...