T H E . S T O R Y . O F . M Y . L I F E

YUMI « Tiens, je me suis dit que ça t'aiderai peut-être. »
NAMI « Un journal ? »
YUMI « Vu que tu n'en parles à personne, tu pourras lui en parler à lui ... de papa. »
NAMI « J'ai pas besoin d'en parler. Papa n'est pas parti, il ... »
YUMI « Il est MORT Nami, met toi ça dans la tête. Papa ne reviendra jamais, il est six pieds sous terre, bien mort. Il faut que tu fasses ton deuil toi aussi. »
NAMI « Achève le tien Yumi, tu comprendras peut-être mieux. »
YUMI « ... , nous partons dans 30 minutes. »

Ma sœur quitta ma chambre avec un pointe d'amertume, sans doute que je refuse d'en parler et qu'elle ne comprenne pas vraiment ma manière d'agir. Depuis la mort de mon père, il y a deux mois, je n'avais pas vraiment changé. J'avais toujours ce même sourire, ce même visage enfantin encadré par mes cheveux châtains. Trop classique d'avoir les cheveux noirs au Japon, j'avais envie de changement. Maman étant sorcière, il n'était pas compliqué d'utiliser ma baguette pour passer du blond vénitien au châtain foncé en un clin d'œil. J'ai posé le journal que venait de m'offrir ma sœur sur la table basse, et j'ai allumé ma chaine.

Je suis née au Japon, j'ai toujours vécu au Japon. Enfin jusqu'au mois dernier, ce mois fatidique où mon père est mort. Cet évènement avait déterminé tout le reste de ma vie, de notre vie. Ma mère, Clare Shelton-Watanabe était irlandaise d'origine, mais une passionnée du Japon et de ce qui touchait à cette culture. Elle avait donc épousé un japonais, avait vécu dans ce pays pendant plus de vingt ans, et regrettait aujourd'hui de devoir le quitter. Mais elle n'avais plus la force de rester la bas. Plus après l'accident toujours. Elle allait rentrer bientôt. Ma sœur, Yumi, et moi étions parties en avance pour pouvoir faire les courses pour notre scolarité et aussi tenter de rejoindre l'école de notre mère. Nous avions passé déjà sept ans dans l'école de sorcellerie du Japon. Les études commencent plus tôt et finissent plus tard qu'en Angleterre. Notre niveau valait bien celui des petits habitants de Poudlard à n'en point douter.

En attendant, nous étions chez notre famille. Notre oncle et notre tante nous avait hébergées quelques temps, juste celui nécessaire à nos grand-parents pour aménager le grenier. Pour la première fois, ma sœur et moi ne partagerions pas la même chambre. Dans le genre kitch, on ne faisait pas pire que ma chambre, très colorée et vivante, pleine de petites figurines articulées, quelques posters des idoles du moment. Bref une chambre de jeune fille japonaise digne de moi. Dans mon placard, les robes à froufrous dont les couleurs ne concordaient tellement pas que ça faisait génial. Les petits hauts qui n'allaient pas vraiment avec mais qui faisait bien quand même. J'aimais ce genre de folies. C'était très représentatif de ma petite personne. Au cœur de la pièce, sur le mur principal, une photo agrandie de mes amis sorciers au Japon. Je tenais beaucoup à eux, et c'est eux qui me manquaient beaucoup. Pour mon départ, ils m'avaient offert une peluche représentant un écureuil géant, et avaient tout écrits un petit mot dessus pour me souhaiter bonne chance entre autres. Je la serrai fortement dans mes bras.

NAMI « Dakishimete mina. »

Eux avaient chacun la leur en plus petite, sur laquelle j'avais posé quelques mots également. C'était notre moyen de se souvenir de notre amitié. Au final, cette histoire de journal n'était peut-être pas une mauvaise idée, mais je n'écrirai pas sur mon père, c'était trop triste. Je raconterai sans doute ma vie d'avant, ma vie au Japon. J'allais sans doute commencer par mon premier jour en tant que véritable sorcière britannique.

FLASH-BACK

ELLEN « Nami, nous allons rendre visite à ton oncle et ta tante, tu veux venir ? »
NAMI « Humm ... j'peux pas aller sur le chemin de traverse plutôt ? C'est bientôt la rentrée et si on doit attendre maman, toutes les belles occasions auront disparues. »
ELLEN « Comme tu veux chérie, Yumi et ton grand-père devaient y aller aussi je crois. »
NAMI « Arigato, obâ-san. »

J'ai lâché toutes mes occupations, autrement dit ma peluche et ma musique techno pour retrouver ma sœur qui s'apprêtait sans doute à partir à la suite de mon grand-père. Un haut vert à motifs géométriques multicolores surmonté d'une veste orange fluo pour faire ressortir ma jupe de la même couleur à froufrou, des collants roses et des chaussures à talons compensés vertes. De quoi ne pas passer inaperçue, ce que ma sœur, bien plus traditionnelle se chargea de me rappeler quand elle me vit la rejoindre.

YUMI « Tu sais que je n'ai pas forcément prévu de me faire remarquer en allant sur le chemin de traverse hein ? »
NAMI « Je ne vois pas de quoi tu parles onee-chan. »

Elle me regarda de haut en bas alors que je haussais les épaules d'un air peu convaincue par ses arguments. J'ai attrapé son bras et je l'ai moi même entrainée vers le point prévu pour le départ vers Londres.

YUMI « Comment est Poudlard selon toi ? »
NAMI « Grand ! Plein de magie sans doute. Et pas aussi sérieux que notre ancienne école je suis certaine ! »
YUMI « Nami, va falloir que tu penses à travailler un jour. »
NAMI « J'ai le temps Yumi, je préfère lire et rire, et lire et rire aussi. Oh et danser aussi. »
YUMI « Comme d'habitude ... »

Notre grand-père, sorcier de nature, serait notre guide pour la journée. Vérification de baguettes, livres et chaudrons, une glace entre temps, un hibou pour nous deux et d'autres petits amusements. Ah, les nouvelles robes aussi. Ce qui ne me ravit pas spécialement.

NAMI « C'est ça les uniformes de Poudlard ? »
GABRIEL « Ils n'ont pas changé depuis que je les connais. C'est une fierté pour chaque petit sorcier que de le porter. »
NAMI « Yumi, dis moi qu'il plaisante la ... ils sont ... noirs et gris et noirs et ça gratte en plus ! »
YUMI « Faudra t'y faire Nami. »
GABRIEL « Une autre couleur s'ajoutera quand vous serez réparties mes petites-filles. Il faudra en être fière également ... je me souviens que ... »

Mon grand-père et ses histoires de jeunesse. Elles plaisaient beaucoup à Yumi, personnellement, je préférais me créer mes propres histoires. Alors qu'elle écoutait notre ancêtre déblatérer sur "Quand j'étais à Poudlard", j'avais préféré regarder par la fenêtre de la boutiques. Tiens une famille de blonds sans le sourire, c'était marrant. Et c'est quoi ce type qui marche toujours dans l'ombre du géant là ? Héhé, trop marrant la petite qui traîne son ainé par delà la foule. Non, ça serait pas le nouveau balais sorti que je vois entre les mains de cette jeune fille. La chance. Maman ne voudra jamais. Et puis, ça ne servait à rien d'en avoir un au Japon, l'école fournissait les élèves. Nous y avons même croisés notre oncle et notre tante qui ne nous connaissaient que peu. Leur fille avait un an de plus que nous et avait rejoins Poufsouffle. Pourtant, ils faisaient partis des rares à ne pas sourires. Je me demande bien pourquoi. Ma cousine se nomme Amadéa. Bien trop compliqué à dire pour nous. Madé sera parfait. Le reste de la journée passa plus vite que prévu, et bien entendu, j'étais déjà presque sûre d'être reconnue comme la femme citrouille à Poudlard en vue de ma tenue très ... orange.

FIN DU FLASH-BACK

Oui, ou bien attendre et y relater les souvenirs de ma nouvelle vie à Poudlard. Je me suis relevée, j'ai attrapé le livre en question et je l'ai rangé dans ma valise. Mademoiselle citrouille, en route. J'avais simplement troqué mon haut vert par un bleu, mes collants par des rayés noirs et blancs et des bottes noires qui montaient jusqu'au dessus des genoux. Ma lourde valise fermée, j'ai tenté de la tirer en dehors de la pièce, mais pour les maigres bras, elle était bien trop lourde. Humph, galère.

NAMI « Ojii-san ... OJII-SAN !! Ma valise est trop lourde ! »

J'ai réajusté ma coiffure entre temps. Deux couettes partant su sommet de ma tête; une frange bien droite et pleine de cheveux, visage d'ange enfantin mode *on*. On ne croira jamais que j'ai seize ans, c'est infiniment impossible. Arf, tant pis, ça fait parti des aléas de la vie, comme le fait que cette valise soit trop lourde et que mon grand-père soit obligé de l'emmener lui-même ou bien comme le fait qu'on ne reverrait pas notre mère avant les prochaines vacances. Il me tardait d'être à Poudlard, j'avais comme l'intuition que j'y rencontrerai quelques personnes qui deviendraient les incontournables de ma prochaine vie. Dernier regard dans ma chambre avant le grand départ. Un remord. De retour dans la pièce une dernière fois, la peluche de l'amitié sous le bras - enfin dans les bras vu la taille ; heureusement que grand-père s'est chargé de la valise. Une porte se ferme pour une autre qui s'ouvre. C'est ça la vie.