Pandora Rosier était littéralement épuisée. L’orage grondait au loin. Elle était en travail depuis maintenant plusieurs heures. Son premier enfant venait de naitre, et elle se demanda pourquoi elle attendait des jumeaux. La jeune maman se promis de ne plus jamais avoir à supporter ça. Le premier bébé fut confié aux soins du père, criant d’une voix stridente et son époux tentait tant bien que mal de le calmer. Quelques minutes plus tard, un second cri retentit. Le second bébé fut confié aux soins de sa mère. Les deux bébés étaient plutôt petits. Mais ce n’était pas si étonnant puisqu’ils étaient nés avant terme.
Le médicomage – Est-ce que vous avez pensé à des prénoms ?
William – Ce sera Nathanaël Orphée pour lui, déclara le père. Je laisse le soin à mon épouse de choisir le prénom de notre fille.
Pandora – Elle s’appellera Wilhelmina Reena…
Elle sourit à son époux, heureuse de tenir ses deux petits anges. Quelle surprise cela avait été de découvrir qu’il s’agissait de jumeaux. Eux qui avaient eu tellement de mal à avoir un bébé se retrouvaient avec deux adorables anges.
Les premières années furent heureuses, les deux enfants étaient de véritables anges. Ils égayaient leur vie par leurs sourires et leurs rires. Toujours collés l'un à l'autre, ils s'amusaient de les voir si proches alors qu'ils n'étaient pas plus haute que trois pommes. Si l'un faisait quelque chose l'autre le suivait. Tout le monde craquait sur leurs bouilles adorables. En grandissant, ils gardèrent toujours cette relation fusionnelle, s'enfermant toujours dans leur bulle pour parler de tout et de rien, se comprenant d'un simple regard. Il n'était pas rare de les trouver coller l'un à l'autre dans un fauteuil en train de lire un livre, lisant un passage à tour de rôle. De même quand leurs parents les mettaient au lit, ils savaient qu'au petit matin l'un des lit serait vide et qu'ils les trouveraient dormant à poings fermés serrés l'un contre l'autre.
Ils leur trouvèrent milles activités à faire pour occuper ces deux petites boules d’énergie. Ils apprirent ainsi chacun un instrument, Wilhelmina eut ainsi une préférence pour le violon même si elle se débrouillait aussi en piano. Bien que venant d’une famille de sang pur, ceux-ci ne voulant pas reproduire les erreurs du passé, les mirent vite en contact avec le monde moldu. Ils allèrent ainsi dans une école moldu, une de ses excellentes écoles privées qui ont la réputation de ne prendre que les meilleurs élèves ou les plus fortunés. Ainsi, ils se familiarisèrent avec ce monde tout en acquérant des bases d’une culture générale solide.
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Nathanaël & Wilhlemina – Papa, Maman… Ça y est on a reçu la lettre de Poudlard !
On se regarda et je pouffais de rire, ce n’est pas pour rien qu’on était frère et sœur, et surtout jumeaux.
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Directeur de Serpentard - Je suis désolée pour votre père...
Je cours sans but sans le couloir. Je ne veux pas y croire, c’est impossible pas lui ! Je m’enferme dans une salle vide laissant alors libre cours à mon chagrin, je me plis en deux sous l’intensité de la douleur. Des larmes brûlantes dévalent mes joues et m’aveuglent, je ne vois que des formes flous, ma gorge serrée retient les sanglots qui voudraient s’en échapper, j’ai mal comme jamais, la culpabilité et la souffrance me dévore. Je suis à genoux depuis longtemps, mes jambes refusant de me porter. Je n’entends pas les gens autour de moi, je ne fais pas attention au bras qui m’entoure, je n’ai plus aucune honte à me laisser aller de la sorte devant ceux qui ont accourus vers moi. Les mots de réconfort d’Elorah ne me parviennent pas, tout ce que j’entends sont les battements désordonnés de mon cœur. Une vague de douleur m’étreint alors que je me sens tomber en arrière, le noir m’entoure comme un cocon accueillant dans une inconscience bienfaitrice.
Je me réveillais souhaitant avec la force du désespoir avoir rêvé tout cela mais je me rendis vite compte que mon père était bel et bien mort. Je serrais les poings en passant au moldu qui avait tué mon père juste pour de l’argent. Je fermais les yeux une seconde et les rouvrit en pensant à Nat'. On avait besoin l'un de l'autre, je devais être là pour lui.
Nous avions alors treize ans. Je pensais que notre mère serait là pour nous. Mais, elle était trop plongée dans son propre chagrin pour s’occuper de nous. Je voyais bien que Nat' faisait énormément d'effort pour moi, étant né le premier, il s'était toujours senti obligé de veiller sur moi.
Pourquoi a-t-il fallu que tout change ? S’il n’était pas mort cela n’aurait pas été aussi dur ! Maman n’aurait pas sombré et nous n’aurions pas eu à endurer tout cette peine seuls. S'il n'était pas mort, notre mère ne se serait pas mise à faire n'importe quoi ?!
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Wilhelmina marchait dans les couloirs, tentant d'oublier les commérages qui naissaient sur son passage. Cependant, s'il lui était facile de feindre l'indifférence, il ne l'était pas autant de ne pas étendre leurs paroles venimeuses.
Élève 1 - Pourquoi, le duo Rosier est revenu avec une semaine de retard ?
Élève 2 - Quoi ? T'es pas au courant ? Leur beau-père est mort ?
Élève 1 - Vraiment ?! Que s'est-il passé ?
Élève 2 - Il s'agirait d'une crise cardiaque. Enfin, ça c'est les conclusions officielles, parce que j'ai entendu des rumeurs pour le moins étrange...
Élève 1 - Quelles genres de rumeur ?
Élève 2 - Il paraîtrait que ce serait eux qui l'auraient tués.... Certains pensent à un empoisonnment...
Élève 1 - Non, c'est impossible. Ils sont étranges, mais de là à tuer quelqu'un.
Élève 2 - Si c'est ce que tu crois tant mieux, mais pour ma part, je suis certaine qu'ils sont encore pire que ce qu'on pense.
Son amie allait lui demander de lui donner plus de détail quand elle perçut leur professeur qui les fixait. Ne voulant pas recevoir une retenue, elle préféra se taire.
A la fin du cours, elles voulurent reprendre leur conversation, mais un regard noir de Wilhelmina les convainquit de changer de sujet de discussion. Tout le monde savait qu'il ne valait mieux pas déplaire au duo Rosier. Ils n'étaient pas de gentils petits élèves modèles. Mieux valait ne pas les énerver ! Car bien, qu'étant calme et sociable, ils pouvaient se montrer odieux et cruels quand quelque chose leur déplaisait.
Cependant, il y avait et il y aurait toujours des commérages sur eux, ceux-ci ne pouvant pas s'empêcher de faire parler d'eux. Que ce soit en ayant une semaine de retard lors de la rentrée. En s'attaquant à ce qui s'approchaient de trop près de leur moitié, ou séduisant tout ce qui bougeaient. Il y en avait qui s'amusaient de leur comportement et d'autres qui s'en offusquaient, jugeant leur conduite comme étant immorale. Elle adorait faire enrager les gens par ses résultats irréprochables. Car, ceux qui ne l'aimaient pas étaient d'autant plus agacés que ses notes n'en soient pas le moins du monde affectées.