You can’t choose your fate. It just appears all alone in front of you, and it’s just impossible to avoid it. Even in dreams.
J'ignore qui je suis. Je sais encore moins où je vais. La seule et unique chose dont je suis certaine à mon sujet, c’est d’où je viens, mais c’est bien pire encore de le savoir lorsque l’on ne se sent absolument pas à la hauteur de ceux grâce à qui la vie vous a été offerte.Oscar Wilde disait
« Tout art est à la fois surface et symbole. Ceux qui plongent sous la surface le font à leurs risques et périls, tout comme ceux qui déchiffrent le symbole. » Je suis ce symbole, m’enveloppe de cette même surface. Cette surface souriante, éblouissante, non-artificielle. Ce symbole jaloux, ombrageux, mystérieux. Je suis une contradiction. Et le plus ridicule, c’est que l’humanité est trop superficielle pour s’en apercevoir.
***
Je suis née au crépuscule du 5 Mai de l’année 2007, troisième enfant d’Harry et Ginny Weasley Potter. La bombe est ainsi lancée avant même d’avoir été amorcée. Je suis la chair et le sang d’Harry Potter. Le nom de mes parents, en particulier celui de mon père, provoque cris et euphorie partout où il est prononcé. Quand j’étais encore petite, il provoquait chez ses groupies, autorisons nous à les appeler ainsi, l’effet similaire à celui que Taylor Lautner provoquait sur moi à l’époque, même si entre nous, les Moldus sont vraiment très peu callés sur les vampires. Passons.
Le plus âgé de mes deux frères a deux ans de plus que moi. James est un imbécile, un crétin fini tellement adorable qu’il est pratiquement impossible pour n’importe qui de réussir à décrypter qui il est vraiment. Son fond est bon, j’en suis personnellement persuadée, ce certainement parce que je suis sa sœur, mais je ne suis pas convaincue qu’il en soit de même pour tous. Papa dit qu’il ressemble à mon défunt grand père, qui d’ailleurs portait le même prénom que lui, tout comme moi celui de ma grand-mère. C’est une plaie, parce qu’il fait souvent les mauvais choix. Enfin, d’après mon père. Mais de toute façon, si je me mettais à le critiquer, l’hôpital se moquerait risiblement de la charité. Je me sais impulsive, rancunière, colérique. Je suis une peste, avec James en tout cas. Son activité préférée est de me chauffer jusqu'à se brûler lui-même. Il adore ça. Et moi de même. Le contrarier est presque devenu essentiel à mon bien-être, simplement parce qu'il s'agit de mon frère, et que l'on se ressemble en de nombreux points. Je l'aime de tout mon cœur, ça ne fait aucun doute, j'espère simplement qu'il en est conscient, car nous ne sommes absolument pas du genre à plagier les romantiques.
Avec Albus, c’est différent. On se taquine également, mais notre relation est d’apparence plus protectrice. Avec James, on se comprend, avec Albus, on a besoin de parler pour cela. J’ai toujours trouvé extraordinaire la différence entre ces deux là, mais ils me sont tous les deux indispensables. Je ferai tout pour chacun d’entre eux, mais la différence entre Albus et James, c’est qu’Albus en est conscient. Parce que l’on parle, parce qu’il sait qui je suis. Il parvient à déchiffrer le symbole à l’intérieur de moi-même mieux que n’importe qui d’autre, tandis que James préfère s’amuser avec la surface de ma personne. Je suis naturelle avec les deux, simplement bien différente, et mes deux frères me sont tout simplement irremplaçables et indispensables. Grâce à eux, mon enfance fut tout ce qu’une fillette pouvait espérer de la vie, mes parents étant assez absents pour cause de leurs activités professionnelles respectives. Je ne dis pas qu’ils ne se sont pas occupés de nous, loin de là, simplement que j’ai passé bien moins de temps avec qu’eux qu’à jouer avec mes frères. J’ai toujours préféré les petites voitures à la poupée, mais ça ne m’a en aucun cas empêché de grandir en tant que fille à part entière, et ça n’est pas James qui vous dira le contraire. Selon lui, tous mes défauts sont dus au fait que je suis une fille, il est capable de me le rappeler une bonne demi-douzaine de fois par jours.
Je me souviens comme si c’était hier d’une journée d’été au commencement de ma septième année. James et Albus étaient rentrés tout excités, annonçant à qui voulait bien l’entendre que nous avions de nouveaux voisins, voisins qui furent invités chez les Potter quelques jours seulement après leur arrivée. Adam était fils unique, et avait le même âge que James, soit deux ans de plus que moi. Ses parents venaient de découvrir qu’il était bien différent de ce à quoi ils s’étaient attendus en le mettant au monde. J’ai en effet oublié de mentionner que ces voisins étaient assez particuliers, étant Moldus. Du moins les parents du jeune garçon, qui l’avaient tout d’abord cru posséder des pouvoirs inexplicables jusqu’à ce qu’un des camarades de classe du jeune Adam, sorcier, comprenne ce qu’était véritablement le petit. Quoi qu’il en soit, de fil en aiguille, de connaissances en connaissances, la famille s’était retrouvée à Loutry Ste Chaspoule, dans la maison juste en face de la notre. Le plus ravi d’entre nous était James, sans aucun doute. Celui-ci devint très rapidement très ami avec le nouvel arrivant, si ça n’est pas meilleur ami. Ils grandirent ensemble, firent leurs premières grosses bêtises tous les deux, reçurent leur lettre de Hogwarts le même jour, partirent loin de la maison le premier Septembre 2015.
***
And they live happy ever after ?
Tout s’était passé très rapidement. Si vite que sentir ses lèvres sur les miennes m’avait tout d’abord fait reculer de quelques millimètres, mal assurée devant ce nouveau qui s’offrait à moi. Ça n’avait duré qu’une seconde, deux au plus, mais je m’en souviendrai à tout jamais. Il avait écarté son visage et rouvert les yeux, demeurant à quelques centimètres de moi, grimaçant. Grimace qui m’avait arraché un sourire tandis que dans ma poitrine, mon cœur s’emballait ainsi pour la première fois de ma vie.
-
J’aurais pas dû…-
Qu’est-ce que tu racontes ? -
T’embrasser. -
… -
… -
Pourquoi pas ? -
James. Il ne veut pas de ça, enfin. Rien entre toi et moi, et je lui ai promis…Je crois que tout a commencé l’été entre ma deuxième et ma troisième année à Hogwarts. Entre Adam et moi. J’avais treize ans. On était gamins… Mais ça n’avait vraiment pas d’importance. Après tout, trouvez-moi une chose qui en a à cet âge. Je l’avais toujours apprécié. En réalité, il ressemblait énormément à James, mais n'étant pas mon frère, il se trouvait qu’il prenait parfois ma défense, plus encore après que nous nous soyons rapprochés. Attitude qui mit très vite la puce à l’oreille de mon plus vieux frère, malheureusement. Adam et James étaient comme les deux doigts de la main, et l’attitude de ce dernier ne m’avait étonné en aucun point. Je lui en ai voulu de longues semaines pendant lesquelles je ne vis plus Adam, qui passait le moins de temps possible à la maison, pour ne pas avoir à me croiser. Un après-midi, alors que je le voyais passer par l’arrière, me sachant dans la cuisine, j’étais sortie en courant.
-
T’es qu’un con. -
J’te remercie. -
Non. Vraiment. T’es qu’un con. -
Pardon. -
Mais ne t’excuse pas ! Ca aussi c’est con ! -
… -
Qu’est-ce que tu attends ? -
Pour quoi ? -
Parler à James. -
Lily… Je lui ai donné ma parole. -
T’es qu’un con. Sur ces paroles, j’avais disparu, blessée. Quelques jours plus tard, James me réveillait en me versant un seau d’eau glacée sur le visage.
-
QUOI ?! -
Quoi, ça t’plaît pas ? -
L’eau dans la tronche ?! Oh mais si ! -
Non, le fait que j’sois trop sympa. -
Explique. -
D’accord. -
Maiiis encore ? -
D’accord. Sors avec Adam, fais ce que tu veux, mais pitié oh pour l’amour de Buck l’hippogriffe, pas devant mes pauvres yeux, j’aimerais encore vivre quelques années ! ***
But, Readheaded Girl, this ain't a fairy tail...
« Quoi qu’il arrive, je ne serai jamais plus loin que dans ton cœur. »-
Lily ? J’peux entrer ? -
Bien sûr…Avec un petit sourire, je me tournais vers mon frère qui entrait doucement dans ma chambre, les bras ballant, le regard noir, vide.
-
Que se passe-t-il ? -
… -
James ? -
Je suis désolé. -
Quoi ? Qu’est-ce que t’as fait ? Silence. Silence qui dura presque vingt minutes. J’avais beau lui hurler de parler, le secouer, rien n’avait fonctionné. Il reprit la parole après de longues minutes d’attente qui alors m’avaient paru durer une éternité.
-
Je ne sais pas comment c’est arrivé…-
Mais de quoi ? La porte s’ouvrit à la volée un étage en dessous et la voix de ma mère résonna à travers toute la maison.
-
James ! Où es-tu ?! -
On est en haut maman ! Il ne fallu que quelques secondes à ma mère pour passer la porte de ma chambre, l’air grave. Elle s’avança et serra mon frère dans ses bras, apparemment au courant d’une chose que j’ignorais, sous mon regard interrogateur. La situation avait alors commencé à m’affoler, et n’oublions pas mon impulsivité.
-
MAIS QUE SE PASSE-T-IL ?! -
Lily…-
Lily calme toi s’il-te-plaît. -
MAIS PAS DU TOUT. -
Adam…-
ADAM QUOI ?! Adam… Descendant à l’étage inférieur à la vitesse de la lumière, je sortis de chez moi, courant jusque chez mon petit-ami où plusieurs voitures s’entassaient dans l’allée. Je courrais jusqu’à la porte où je frappais de tout mon poing jusqu’à ce que quelqu’un vienne m’ouvrir, ce quelqu’un qui s’avéra être sa mère, les yeux rouges, bouffis, le visage recouvert de larmes.
-
Lily…-
Est-ce que je peux voir Adam ? Elle étouffa un sanglot, et je n’attendis pas sa réponse, m’engouffrant dans la maison de celle-ci tandis que son mari arrivait dans l’entrée. Je ne m’étais même pas aperçu que je pleurais moi aussi.
-
Où est-ce qu’il est ? -
Je suis désolé ma petite. Je m’apprêtais à foncer au salon quand celui-ci m’arrêta, m’empêchant d’aller plus loin, tandis que je me débattais.
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N’y vas pas. -
POURQUOI ?! -
Parce-qu’Adam est parti. -
Je ne comprends même pas ce que vous dites ! -
Lily, arrête, laisse-les tranquilles. James était lui-aussi arrivé sur le pas de la porte des voisins, ma mère sur les talons.
-
J’ai rien pu faire. Il a disparu sous l’eau… J’ai pas pu le rattraper en plongeant, quelque-chose l’a attiré vers le fond. J’avais pas ma baguette…-
ET DEPUIS QUAND TU TE PROMÈNES SANS TA BAGUETTE ?! OU EST-CE QU’IL EST ?! -
Ça n’a pas d’importance. -
SI, ça en a. James, je te DETESTE. Alors quoi ?! T’es toujours là pour faire le con mais dès qu’il s’agit de sauver la vie de TON MEILLEUR AMI, Y’A PLUS PERSONNE ? JE TE HAIS. Ne m’adresse JAMAIS plus la parole, t’entends ?! JAMAIS. Il me semble n’avoir jamais parlé de cette manière à mon frère, en tout cas en pensant chacune de mes paroles. Je m’imaginais véritablement le haïr du plus profond de mon cœur, à ce moment là. Mais je sais que ça n’est que la tristesse, et que la colère, qui parlaient. Je regrette chacun de ces mots, aujourd’hui. Toujours est-il que cette scène est encrée dans nos souvenirs, et que je ne peux plus rien y faire. Me dégageant des bras du père de celui qui était à présent mon ex petit-ami, je sortais par la porte d’entrée, traversant l’allée à toute jambe, tandis que mon père apparaissait juste devant mes yeux, revenant sans doute du ministère.
-
Lily ! Il m’attrapa par le poignet et m’arrêta face à lui, m’empêchant de force de me dégager de son étreinte.
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Lâche MOI ! -
Calme toi ! -
LÂCHE MOI JE TE DIS ! Mais il ne lâcha pas, et je pleurais dans les bras de mon père pour la première fois.